Histoire de l’association
Durant la première guerre mondiale, suite au manque croissant de vivres et à la hausse continuelle des prix, un grand nombre de personnes ont commencé à cultiver la terre pour améliorer leur ordinaire, dès 1915, la municipalité de Colmar a fait saisir les terrains en friches aux alentours de la ville pour les mettre gratuitement à la disposition des personnes qui s’engageaient à les cultiver, c’est ainsi que sont nés les premiers « jardins ouvriers » de Colmar.
Après la création d’une association en 1919 à Strasbourg et en 1921 à Mulhouse, la « Société pour le développement des jardins ouvriers » vit le jour en 1924 à Colmar. Dès sa création cette nouvelle société allait prendre un essor spontané et un magasin de vente fût ouvert dans la rue des cloches. Le nombre de membres passa rapidement de 30 membres en 1924 à 110 membres en 1925 et 250 membres en 1926, avec des surfaces cultivées qui représentaient alors environ 13 hectares et rapidement la demande de jardin dépassait l’offre. Après une diminution passagère durant la guerre, le nombre des amateurs de jardin connu à nouveau un rythme croissant, les locataires furent plus stables et prirent goût à leur jardin, mais malheureusement un certain nombre de terrains furent bientôt dénoncés pour permettre la construction de logements et ces terrains ne furent pas toujours remplacés, pour pallier cet état de fait, la « société immobilière des jardins ouvriers » fût créée en 1932 et son siège installé au 5, rue des potiers à Colmar.
La société immobilière avait entre autre pour objet d’acheter des terrains vacants afin de les mettre à la disposition des jardins Ouvriers et très vite 1184 jardins étaient répertoriés en 1934 et 1256 jardins en 1945, malheureusement durant la deuxième guerre mondiale le président et les membres du comité furent écartés et un gérant commissaire fût imposé, et à la fin de la guerre certains anciens membres du comité reprirent la destinée de la société en main et elle fût agréée le 30 mai 1948 par le ministère de l’agriculture et pris alors le nom « Association des Jardins Ouvriers de Colmar ».
Avec 1550 Jardins en 1948 sur une superficie de 46 hectares puis 1568 jardins sur 31 sites en 1954, l’association était alors à son apogée et dût rapidement faire face au nombre croissant de constructions du fait de l’extension de la ville des locaux plus vastes rue Henri Wilhelm furent mis à la disposition de l’association le 1er avril 1955 par la ville de Colmar , pouvant ainsi continuer la vente de semences, de plants de pomme de terre, et d’engrais pour ses membres.
En 1964, lors de la construction du chauffage urbain le siège fut une nouvelle fois transféré au 67, rue de la Fecht, le comité pensait alors que l’association était bien établie dans ses murs et ce fut le cas jusqu’en 1988 car l’entreprise voisine Milupa souhaitant s’agrandir le terrain fut alors repris par la ville.
Avec une activité professionnelle plus astreignante, les gens commençaient à considérer le jardin non plus seulement comme un espace de culture de fruits et légumes, mais aussi comme un espace de nature et de loisir. Les années 60 virent l’intensification de la construction des grands immeubles collectifs surtout dans le quartier Ouest, car l ’augmentation de la population dans ces nouveaux ensembles engendra de nombreuses nouvelles demandes de parcelles, ainsi pour mieux s’adapté à l’activité du moment, l’assemblée générale du 10 mars 1974 soit 50 ans après la création de la première structure, décida la nouvelle dénomination « Association des Jardins Familiaux de Colmar ».
Les constructions prirent de plus en plus d’ampleur aussi bien les constructions de logements que les constructions pour les besoins de l’industrie qui commençait à se développer à Colmar. La construction de TIMKEN, du parc des expositions, de l’aéroport, de la piscine, la maison de retraite rue Logelbach ,la construction de la zup ,du quartier de la Mittelharth, la cite d’Ostheim ,Liebherr, le chauffage urbain, Milupa, la zone industrielle, la sortie de Colmar vers Wintzenheim, la construction du supermarché Leclerc, et la construction de la nouvelle caserne des pompiers nous a causé la perte de 136 jardins sur le terrain Ostheim, la moitié du terrain TIMKEN et du terrain Étang après seulement 4 années d’exploitation, en 30 ans les pertes de surfaces se chiffrent aux alentours de 32 hectares.
En 1988 nous avons emménagés dans notre foyer actuel au 50, avenue de Rome et lors de sa construction nous avons perçu une subvention de 20.000 francs de la ville de Colmar et 20.000 francs du département et les jardins familiaux étaient le maître d’œuvre, la ville avançant les fonds nécessaires et enfin le 26 novembre 1998 nous sommes devenue propriétaire du site après l’achat du terrain autour du foyer (environs 23 ares), et le remboursement des fonds avancés par la ville de Colmar.
Au fil des années différents terrains ont été mis à notre disposition par la ville de Colmar, Le terrain Michelet, Le terrain de la Thur, du Dagsbourg, le Pflixbourg, une partie des Trois Châteaux, le terrain Prunier, le terrain du Dornig, le terrain de l’Espace de l’ILL, le terrain de la Lauch et le nouveau terrain de l’Orangerie, et du Dagsbourg 2 et à cela s’ajoute l’agrandissement du terrain de la BLEICH, du terrain Espace de l’Ill, du terrain Thur et du terrain Dagsbourg
L’association compte actuellement 647 membres et dispose de 15 sites de jardins familiaux répartie sur 22 hectares sur le banc communal de Colmar. Afin de mieux s’adapter à la demande croissante de ces dernières années, chaque fois que cela est possible pour y remédier nous partageons les grands jardins en deux.
La vie des jardins familiaux de Colmar n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, il a fallu s’adapter aux périodes de conflits ainsi qu’aux évolutions sociétales.
Les présidents qui ont permis de pérenniser les jardins familiaux de Colmar, sont :
Messieurs, SITTLER Paul (fondateur), REIBEL Léon, WENZO Charles, VOEGELI Désiré, HENNINGER Henri (administrateur durant la guerre), DENNI André, WEBER Alphonse, MULLER André, EHRHARDT Charles, STEINER Emile, Rodolphe PONGRATZ.
Depuis leur création par l’abbé LEMIRE en 1896, les jardins familiaux sont des lieux de rencontres, de cohabitation, de convivialité et d’échange entre des personnes d’origine et de culture différentes, contribuant ainsi à l’insertion et à l’intégration sociale.
Héritage du 19ème siècle les jardins familiaux ont de beaux jours devant eux.